Une femme à Berlin : journal, 20 avril-22 juin 1945
Auteur
La jeune Berlinoise qui a rédigé ce journal, du 20 avril
1945 - les Soviétiques sont aux portes - jusqu'au 22 juin,
a voulu rester anonyme, lors de la première publication
du livre en 1954, et après. À la lecture de son témoignage,
on comprend pourquoi.
Sur un ton d'objectivité presque froide, ou alors sarcastique,
toujours précis, parfois poignant, parfois comique,
c'est la vie quotidienne dans un immeuble quasi en
ruine, habité par des femmes de tout âge, des hommes
qui se cachent : vie misérable, dans la peur, le froid,
la saleté et la faim, scandée par les bombardements
d'abord, sous une occupation brutale ensuite. S'ajoutent
alors les viols, la honte, la banalisation de l'effroi.
C'est la véracité sans fard et sans phrases qui fait la valeur
de ce récit terrible, c'est aussi la lucidité du regard porté
sur un Berlin tétanisé par la défaite. Et la plume de
l'auteur anonyme rend admirablement ce mélange de
dignité, de cynisme et d'humour qui lui a permis, sans
doute, de survivre.