Transmettre la Shoah : dans la famille, à l'école, dans la cité : 4e colloque de Lacaune, 2007
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Après deux ouvrages parus aux Éditions de Paris, consacrés
aux Femmes dans les années quarante et aux Enfants de la Shoah,
voici un livre qui aborde la Shoah sous l'angle de la transmission
: de quelle façon peut-on faire connaître à une population et
plus particulièrement aux jeunes - à un moment où les témoins
peu à peu disparaissent -, l'entreprise d'extermination des Juifs
d'Europe durant la Deuxième Guerre mondiale ?
Il ne suffit pas d'opposer les victimes aux bourreaux, mais il
faut insérer la Shoah dans l'histoire juive, dans celle du nazisme
et aussi de l'Europe - car l'Allemagne nazie a trouvé des collaborateurs
zélés dans les pays qu'elle a occupés -, dans l'histoire
universelle enfin...
Une telle transmission passe par la famille (juive et non-juive),
et désormais par l'école où la Shoah figure pleinement au
programme d'histoire. Elle passe encore par les commémorations
et les musées, ainsi que par les productions culturelles, tant
au cinéma que dans la littérature et l'art, et enfin par le droit, trop
rarement étudié sous cet angle. Deux pays sont ici au coeur des
analyses : la France et Israël. La France du Vel d'Hiv ou du camp
de Rivesaltes comme celle du Chambon-sur-Lignon. L'Israël du
procès Eichmann comme de l'après Shoah de Lanzmann.
Il y a là une question cruciale pour nos sociétés, afin que travail
d'histoire et devoir de mémoire conjuguent leurs effets. Et
un enjeu fondamental pour l'Europe fraternelle dont nous
rêvons, mais qui ne se construira que par l'analyse et la méditation
d'une tragédie sans exemple dans l'histoire et qui n'a pas
même rendu caduc un antisémitisme diffus mais toujours
vivace, envers exact des valeurs qui sont au fondement de notre
démocratie.