Né en Russie en 1910, Léon Poliakov émigre en France à
l'âge de dix ans. Après avoir combattu pendant la «drôle de
guerre», il est fait prisonnier et s'évade. Il entre alors dans la
Résistance puis participe à la fondation du Centre de documentation
juive contemporaine, dont le but est de rassembler
les preuves de la persécution nazie.
A la Libération, il est sollicité par le gouvernement d'Edgar
Faure pour étayer la plaidoirie française au procès de
Nuremberg.
Léon Poliakov s'engage dans le métier d'historien à partir
d'une question singulière : «Pourquoi a-t-on voulu me
tuer ?». Dès lors, il consacrera sa vie et son oeuvre à l'étude
du racisme et de l'antisémitisme, cet envers longtemps
impensé de l'histoire européenne.
Ses recherches le conduisent à s'interroger sur les origines
de la haine qui a rendu possible le génocide. Son premier
livre destiné au grand public, Bréviaire de la haine. Le IIIe
Reich et les Juifs, publié en 1951 et préfacé par François
Mauriac, constitue un travail novateur. C'est la première
étude d'ensemble sur la «Solution finale» en France.
Sur les traces du crime réunit les articles les plus significatifs
de cet historien pionnier dont la réflexion pluridisciplinaire
porte aussi bien sur l'histoire des systèmes politiques
que sur celle des religions, des mentalités et des idéologies.