Moïse Hayyim Luzzatto (1707-1746) : kabbale et philosophie
Auteur Joëlle Hansel
Né à Padoue en 1707, mort à Saint-Jean-d'Acre en 1746, Moïse
Hayyim Luzzatto est l'un des représentants majeurs du judaïsme
postmaïmonidien. Il en est également l'une des figures les plus
controversées : tenu par certains pour un kabbaliste génial, il fut
considéré par d'autres comme un adepte du faux messie Sabbataï
Tsevi. Persécuté de son vivant, il fut, après sa mort, célébré par des
courants aussi différents que les Lumières juives, le hassidisme et ses
opposants Mitnagdim.
Sa personnalité et son oeuvre sont marquées du sceau de l'ambiguïté.
Initié dès son jeune âge aux belles lettres, il devient le chef de file d'un
cercle messianique voué à l'avènement de la rédemption. Dépositaire
du double héritage de la philosophie juive et de la kabbale, il est tout
à la fois kabbaliste, logicien, rhétoricien, dramaturge, poète et moraliste.
Alliant des disciplines jugées souvent dissemblables, Luzzatto
invite à remettre en question les oppositions sommaires entre le rationalisme
et l'irrationalisme, la philosophie et la mystique.
Cet ouvrage offre au lecteur une monographie de l'oeuvre de Luzzatto,
avec une insistance particulière sur ses aspects philosophiques (sa rhétorique
et sa logique) et sa pensée kabbalistique. L'analyse de la relation
que Luzzatto instaure entre kabbale et philosophie s'articule
autour de thèmes centraux : la théorie de la connaissance, la doctrine
du divin, l'éthique, la philosophie de l'histoire et le messianisme.
Conçue il y a près de trois siècles, l'oeuvre de Luzzatto reste d'actualité
à l'heure où la kabbale est enfin reconnue comme une composante
essentielle de la pensée issue des sources juives.