L’année 1961, qui correspond à la création officielle du CNRD, a été également une année charnière pour l’histoire de la Résistance et de la Déportation. En effet, trois ans après le retour aux affaires du général de Gaulle, en pleine guerre d’Algérie, quand s’ouvre à Jérusalem le procès retentissant d’Eichmann et qu’on inaugure aussi Yad Vashem, ces sujets reviennent en France au tout premier plan de l’actualité.
Léo Ferré célèbre en chanson la mémoire de « l’Affiche rouge », sur des paroles d’Aragon.

Et la mémoire est, au même moment, au centre de plusieurs grands films, notamment L’Année dernière à Marienbad d’Alain Resnais (Lion d’or à Venise, 1961), Une aussi longue absence d’Henri Colpi (Palme d’or à Cannes, 1961), L’Enclos d’Armand Gatti, Le Temps du ghetto de Frédéric Rossif et Jugement à Nuremberg de Stanley Kramer. 1961 a donc bien été une année importante du retour de la mémoire des années noires, après une période où le silence et l’oubli avaient été nettement privilégiés.

Quel a été le contexte historiographique, mémoriel et socio-culturel de la France au moment de la création du CNRD ?

En présence de Michèle Cotta, docteure en sciences politiques, journaliste, professeure à l’École de journalisme de Sciences Po, et Denis Mazzucchetti, historien, chargé de cours à l’université Paris 3.

Animée par Claude Singer, historien, responsable du service pédagogique du Mémorial de la Shoah.

Photo : Affiche américaine du film Jugement à Nuremberg, sortie en 1961. Coll. Mémorial de la Shoah.