Marie-Benoît de Bourg d'Iré (1895-1990) : itinéraire d'un fils de saint François, Juste des nations

Auteur
Cholvy, Gérard (1932-2017)

Marie-Benoît de Bourg d'Iré (1895-1990) : itinéraire d'un fils de saint François, Juste des nations
Marie-Benoît de Bourg d'Iré (1895-1990) Né en 1895 dans l'Anjou profond, au Bourg d'Iré où se trouve le château du comte de Falloux, Pierre Péteul est issu de familles de meuniers. Il doit suivre les siens à Angers dans des conditions difficiles. Nous sommes en 1907 lorsque le garçon déclare « aller n'importe où pour être prêtre », le diocèse étant alors surabondant en vocations. Se former chez les Capucins suppose un second départ, et, cette fois, en Belgique. En 1913, au terme d'excellentes études, Pierre, devenu Frère Marie-Benoît, fait profession religieuse. De 1915 à 1919, le brancardier est « connu pour son courage à toute épreuve ». Ses études à Rome distinguent le jeune religieux. Au Collège international Saint-Laurent de Brindes jusqu'en 1940, il est bien placé pour entendre les mises en garde contre l'antisémitisme, ses études, sa connaissance de l'hébreu biblique lui ayant permis, par ailleurs, une première approche du judaïsme. Ainsi, à Marseille (1940), à Nice, puis à Rome (1943-1944), il n'y eut chez lui aucune hésitation à connaître où était le devoir du moment, ceci « au mépris même du danger » (rabbin Elio Toaff). Il n'ignorait pas que la spéculation pure - il y excellait - n'était pas pleinement conforme à la Règle de perfection franciscaine. Le « Père des juifs » qu'est devenu « Padre Benedetto » a su, pour le sauvetage de quelque 4 500 juifs étrangers et italiens, travailler en étroite collaboration avec ces juifs intrépides que furent Bass, Donati, Kasztersztein, Schwamm, Cantoni, Sorani, Giuseppe Levi... Alors qu'au milieu des années 1950, la Province italienne de Foggia comptait les deux Capucins vivants les plus célèbres au monde, Padre Pio et le P. Marie-Benoît, que le Président Lindon Johnson le donnait en modèle aux Américains, le Père était l'un des artisans du rapprochement entre juifs et chrétiens sur le plan de l'amitié, en contact avec Edmond Fleg ou Jules Isaac. Vatican II n'a donc pas surpris ce précurseur d'une théologie de la filiation qui remplacerait une théologie de la substitution. « Juste des nations » en 1967, et l'un des tout premiers Français, c'est du grand rabbin Kaplan qu'il reçut, en 1984, les insignes d'officier de la Légion d'honneur, la croix de chevalier lui ayant été remise, à Rome, en 1946, par Jacques Maritain. Comme saint François avec les musulmans, il fut l'artisan d'un dialogue pacifié avec les juifs ; et, comme le fondateur des Frères Mineurs, c'est en homme libre qu'il a vécu, jusqu'en 1990, lesté de l'essentiel à ses yeux, ce but qu'assignait saint Bonaventure à la théologie : Ut boni fiamus, « pour que nous devions bons. »
  • Paru le

    09/12/10

  • Édité par

    Cerf

  • ISBN / EAN13

    9782204092197

  • Dimensions / Poids

    15 x 24 cm / 0.66 g

  • Support

    Christianisme

  • Nombre de pages

    420

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