Autrichien, rescapé juif des camps nazis, Viktor Frankl est le fondateur
après Freud et Adler, d'une approche psychologique et
psychiatrique, la Troisième Ecole Viennoise, qui a révolutionné la
psychothérapie. Pour lui, au-delà de la pulsion sexuelle (Freud) et
de la volonté de puissance (Adler), la quête de l'homme est avant
tout celle du sens.
«.. si Dieu existe, je suis de toute façon persuadé qu'il ne se formalisera
pas davantage si quelqu'un le confond avec soi-même et en
conséquence l'appelle d'un autre nom. La question est seulement
de savoir s'il y a de vrais athées. M'appuyant, dans un de mes livres,
sur toute une casuistique, j'ai mené des réflexions qui aboutissent à
penser qu'au fond, dans les profondeurs de l'inconscient, chacun de
nous, à vrai dire, au moins dans la plus large acceptation du terme,
est un croyant, si fortement qu'il ait refoulé, enfoui la croyance
qui est la sienne. Freud a dit un jour que l'homme, s'il est souvent
plus immoral qu'il ne le croit, est aussi beaucoup plus moral qu'il
ne pense. À cela nous pouvons ajouter : il peut aussi être parfois
beaucoup plus religieux qu'il n'est prêt à en convenir. Une telle présence
universelle de la croyance, de la foi, existerait seulement dans
l'inconscient, au sens de la foi en un sens ultime. Voilà qui explique
sans doute, comme l'atteste l'expérience, que des athées déclarés
ne le cèdent en rien aux croyants convaincus, dès lors qu'il s'agit de
trouver un sens ultime à leur vie.»