Eaux mêlées à Montmartre Une histoire familiale Cette histoire commence par la rencontre de Marthe et Moïse, amants de Montmartre à la Belle Époque. Marthe Bégon était née en 1877 au bord des voies de la gare de l'Est. Moïse Béhar était venu en 1888 de Constantinople, interne de quinze ans au Collège Rollin, boursier israélite. Ils allaient être séparés en 1899 par les fureurs de l'Affaire Dreyfus. Vient l'histoire d'Abel Gaspard, jeune paysan-ouvrier des Vosges, poilu héroïque, devenu en 1920 le gendre de Marthe Bégon par les hasards tragiques de la Grande Guerre. Enfin, l'histoire des familles de Paul Lévy et Lily Weil, Juifs d'Alsace installés à Montmartre en 1933, fuyant le nazisme. Marie-Rose fille de Paul et Lily, Lucien petit-fils de Marthe et Moïse, deviendront les parents de l'auteur. Celui-ci a voulu connaître ces histoires familiales dont il ignorait l'essentiel, assemblant comme les pièces d'un grand puzzle ses souvenirs d'enfance avec des témoignages et de nombreux documents d'archives. Des histoires dont les méandres épousent les épisodes violents de la période : quasi-guerre civile de l'Affaire Dreyfus, Première Guerre mondiale, montée du fascisme et antisémitisme des années 1930, Front populaire... Ces Eaux mêlées à Montmartre, référence au roman de Roger Ikor, prix Goncourt 1955, représentent aussi un épisode moderne de la très longue histoire des mélanges entre Juifs et non-Juifs au sein du peuple de France. Le deuxième volume de ce diptyque contera la rencontre de Marie-Rose et Lucien au milieu des tempêtes de la Seconde Guerre.